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jeudi 2 octobre 2008

Break dance et hip-hop



L'histoire du break commence dans le Bronx des années 1970 et est intimement liée à la destinée d'un chef de gang, membre des Bronx River Projects, une fraction des Black Spades. Il va changer d'orientation et créer, sous le pseudonyme d'Afrika Bambaataa, la Bronx River Association, plus tard renommée Zulu Nation (en 1974). Poussé par ses études sur l'histoire de l'Afrique et son amour pour la musique, il veut canaliser l'énergie des jeunes gens de son quartier dans des activités artistiques pour éviter qu'ils ne finissent dans des gangs. On lui doit la naissance d'un nouveau mouvement : le hip-hop, dont les 4 piliers sont le rap, le graffiti, le DJing et le break dance. Afrika Bambaataa créera également l'un des premiers groupes de break dance, les Zulu Kings. L'influence du DJ d'origine jamaïcaine Kool Herc dans le développement de cette culture hip hop qui s'oppose à la culture de violence qui régnait alors dans ces quartiers défavorisés des métropoles américaines est aussi à noter.

Origines du terme break dance

Kool Herc, un immigré, se rend compte que l'énergie des gens sur la piste de danse atteint son paroxysme à certains passages d'une chanson d'où ne sont présentes que la ligne de basse et la ligne de batterie. Il décide donc de jouer ces passages en boucle. Pour ce faire, il utilise deux tourne-disques (platines) et met le même disque sur les deux platines. Il passe ainsi d'un disque à l'autre, répétant le même passage. Ce passage s'appelle un break, ou breakbeat. Comme les premiers breakeurs fréquentaient beaucoup les soirées de Kool Herc, on les a appelés les breakers ou b-boys (b pour break), du surnom leur ayant été donné par Kool Herc lui-même. Par extension, on utilisera le terme break dance.

Influences du break dance

Il est extrêmement difficile de dater précisément une genèse de la break dance. À la fin des années 1970, New York est un vivier cosmopolite où chaque couche d'immigration a développé son style de danse. Il est vraisemblable que les danses les plus populaires à l'époque étaient le good foot et le popcorn, inspirées des chansons Get On The Good Foot et Popcorn de James Brown. Ces danses consistaient en un mouvement de jambes rapide, où les danseurs passent d'un pied d'appui sur l'autre. On peut y noter une certaine ressemblance avec certains mouvements du swing, du charleston du lindy hop ou des claquettes. Cette danse devait sans doute aussi se danser sous forme de défis. La mode de se défier viendrait de l'atmosphère gangster environnante, mais aussi des concours de talents, qui sont alors très populaires.

On peut aussi penser à l'influence du locking qui est alors la danse la plus populaire sur la Côte Ouest des États-Unis, et du popping.

Le Good Foot a pu ensuite donner naissance à l'upwork, où deux personnes (ou plus) dansent face à face en imitant une bagarre. La règle de la danse stipule qu'il est interdit de toucher son adversaire.

On ne sait pas exactement ce qui un jour a poussé les danseurs à descendre au sol après l'exécution de leurs mouvements de jambes. Les hypothèses sont nombreuses : les films de kung-fu avaient alors un succès phénoménal et l'art martial chinois inclut énormément de positions au sol. Un autre art martial, la capoeira, également très populaire, est une source fondamentale du break dance. Les danses traditionnelles cosaques ont également inspiré les breakers. En effet, certaines danses russo-slaves reposent sur les mêmes principes que le break : une exécution rapide d'un mouvement de jambes puis exécution de mouvements au sol. Il ne faut pas non plus oublier la forte immigration africaine présente à New York et l'immigration latine, qui ont amené énormément au break. On peut ainsi y voir une influence de la salsa dans les « footworks ».

Il faut aussi noter l'influence plus tardive du skate board qui résultera dans des freezes très aériens (tels que le Y). D'autres disent que c'est le break dance qui a influencé le skateboard, puisque le Y est déjà présent dans la capoeira.

L'âge d'or new-yorkais (1977-1986)

En 1979, avec des groupes comme Zulu Kings ou bien Nigger Twins, on peut enfin parler de break dance. Les figures de sol basiques sont alors :

* le six-pas, six-temps, ou six steps
* le trois-pas, trois temps, ou three steps
* les freezes, tels que le baby-chair
* le back-spin
* le windmill, moulin, ou coupole

Le break va alors connaître une période d'effervescence et de créativité qui ne sera plus jamais égalée avec des groupes comme Rock Steady Crew, New York City Breakers et Dynamic Rockers. De nouveaux mouvements, plus acrobatiques, font leur apparition :

* les gnawa
* le hand glide
* la couronne
* le thomas (nommé ainsi en hommage au gymnaste Thomas Flare, son inventeur, premier a le pratiquer sur un cheval d'arçon).Les breakdancers le pratiquent généralement à même le sol.

L'âge sombre du break dance (1986-1991)

À partir de 1986, le hip-hop, et le break surtout, deviennent démodés à New York, et, du coup, subissent le même sort partout en Europe.

Le renouveau et le break dance en Europe

Le break dance va très vite trouver un écho en Europe. La première apparition officielle du break dance en France remonte à la tournée New York City Rap, organisée par Europe 1 en 1982, tournée dans laquelle est présent le Rock Steady Crew. En France, l'émission télévisée de Sidney, H.I.P. H.O.P. (1984), montre souvent des danseurs tels que Solo, futur chanteur du groupe Assassin. Dansé en grande majorité par des jeunes gens issus des quartiers difficiles, le break se transformera vite en ruée vers l'or pour pouvoir décrocher des contrats pour des apparitions télévisées. En France, en 1984, est fondée la compagnie Aktuel Force.

Malgré l'âge sombre du break dance, certains danseurs, véritables passionnés, continuent de pratiquer cette danse. Le début des années 1990 marque un renouveau d'intérêt pour le hip-hop. C'est la Belgique qui va représenter le carrefour de l'Europe en 1990 avec un championnat de break dance. Les breakers profitent des attentions favorables que s'attirent des nouvelles danses venues des USA telles que la hype (que l'on peut voir dansée dans les clips de Bobby Brown ou MC Hammer). Un championnat de hype s'organise à Bruxelles, mais devra finalement être annulé en raison d'affrontements entre certaines bandes rivales. Une version underground de ce tournoi s'organise alors de façon spontanée. La qualité de danse qui y est présente convaincra les participants du potentiel européen et de la nécessité de donner des institutions au break dance. Notons surtout la présence à Bruxelles des danseurs français Ibrahim et Gabin Nuissier du groupe Aktuel Force, le danseur allemand Storm et le danseur belge Najim dit aussi Power, un documentaire retraçant l'évolution du danseur Najim Power est en cours de préparation et sortira dans le courant de l'année 2008. Un an après, le Battle Of The Year est créé en Allemagne. Le break dance est de retour en Europe.

L'évolution

Nous sommes maintenant bien loin du temps des guerres de gangs au Bronx, et le break dance s'éloigne peu à peu du hip-hop, s'en détache par non nécessité pour rejoindre le courant du punk-rock.

Le style Evolve ou Abstract style a été créé, il semblerait, au Texas et à Las Vegas. Il consiste, pour la danse, en des mouvements saccadés qu'on pourrait apparenter à la danse contemporaine. Pour la technique, les mouvements sont souples, parfois trash et suicidaires, et redoublent d'ingéniosité.

Ce style comprend les Vegas b-boys qui ne doivent pas toucher le sol avec les pieds lors d'un passage en se soulevant à la force des bras et en se faisant des mutilations : poser le pied sur sa main.

Les vêtements changent et, à l'inverse des costumes hip-hop larges, les jeans se resserrent et se trouent, les cheveux poussent et sont parfois colorés...

Cette vague n'est pas encore très visible en France et dans les autres pays, sauf aux États-Unis où elle prend de l'ampleur.

Cette évolution a pour but de repousser toujours plus loin les limites et de refléter le nouvel état d'esprit des breakeurs qui ne sont pas toujours issus d'un milieu hip-hop.

Les crews représentant cette danse sont (liste non exhaustive et certains membres font du break de base) :

* Circus Bham (anciennement Circus Runaway et Bham Tribe)
* Sour Patch
* Knuckle Head Zoo
* Freakshow
* Insane Prototyps (anciennement Terror Bunch, Allemagne)

merci pour la visite